fragments-de-vie

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Dimanche 31 janvier 2010 à 21:00

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"Enfin , je retrouverai ma vie ..."

Ma vie à moi ...ma vie sans déchirures , sans absences à perte de vie , sans  l'impression de n'appartenir à nul part , et avec moins de solitude dedans ...parce qu'au moins  il y avait quelques visages avant...
Et c'était déjà comme si tout redevenait comme avant ,avec  tous ces visages qui reprenaient leurs places au chaud de ma vie , comme si je me réveillais d'un long cauchemars qui a duré trop longtemps ...et pourtant ce n'était qu'un mois...
Il n'y avait que ce long chemin rouillé de fer ,  quelques heures et un morceau de nuit , qui me séparait de ma vie ...
Un quai de gare , puis des retrouvailles , et le bonheur jusqu'à la fin des temps ...j'y croyais cette nuit-là ...
C'était mon premier retour ...et je me voyais déjà là-bas , sur le pavé d'une ville qui sentait pleinement l'hiver , les rêves d'enfance emperlés de pluie et les souvenirs encore intactes ...

Puis le paysage avait commencé à bouger , et on n'entendait plus que le chao du train , le renflement de tous ces inconnus qui n'avait en commun que l'attente , et le tintement de mon coeur  ...Parce que même si le sommeil avait fini par fermer tous ces yeux rivés , chacun sur un quelque part où le chemin devait s'arrêter , je n'avais pas put dormir ...j'en avait si envie , dormir pour ne plus sentir combien c'était long d'attendre , mais mes yeux désertés de sommeil étaient resté rivés sur le ciel ...
Et c'était tellement beau cette nuit là , tout était bleu, et le ciel était calme et emperlé par tous ces rêves qui aiguisaient ses étoiles... des rêves de coeurs nomades , qui attendent leur retour , celui qui durera longtemps , celui qui durera pour toujours ...
  Et moi j'étais heureuse , et pourtant j'avais  peur et froid ...trop froid ...
J'étais quelque part , perdue et trop seule , encore enfant malgré mes vingts ans , dans un wagon oublié plongé dans le noir , et tenant dans mes bras une enfant inconnue, la serrant contre mon coeur , non pour la rassurer , mais pour me rassurer moi-même ...espérant qu'un jour je cesserai d'avoir peur , et qu'un jour je saurai fermer les yeux au creux de mon inconnu à moi...

Mais je croyais que c'était cela le charme des retours , des sentiments étranges  , un mélange de tout , et se sentir vivant jusqu'au fond de l'âme ...mais non , ce n'était pas vrai ...car même si la peur et le froid ont persisté, le bonheur est devenu usé à trop traîner sur tous ces quais de gares ...
Il est encore bonheur , mais usé...








Dimanche 14 février 2010 à 23:00

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Aujourd'hui je me sens si bien ... un petit peu heureuse , un petit peu rêveuse , et le coeur tellement serein ...
Et pourtant je sais que c'est le petit bien -être avant les mauvais jours , puisqu'il y en aura certainement , avec les rattrapages qui traînent à l'horizon ...

Mais aujourd'hui j'ai envie de positiver ,de m'asseoir en plein soleil  et de savourer le calme du moment ...
C'est le genre de bonheur qui vous tient soudain , et vous fait rêver le temps d'un cerf volant  ...être heureux sans raison , juste parce que le ciel est bleu et que le soleil  parchemine votre âme de jolies reflets irisés ... parce que le vent murmure des mots d'espoir et que  le printemps  ne tarde à venir ...
La sensation d'avoir un petit monde à soi où tout va bien pour un moment ...juste pour un moment ...

Parce que c'est si rare ...
En de tels moments ,je me rappelle de tous ceux qui prétendaient que c'étaient juste deux ans d'enfer ,puis tout ira mieux jusqu'à la fin des temps ...
Deux années de prepa si difficiles à vivre , puis pouvoir vivre sans remords et respirer pleinement le bonheur de n'avoir plus rien à craindre...
Et pourtant je me suis rendu compte que ce n'est pas vrai ...
Parce qu'il m'arrive encore de sentir les mêmes sentiments de désarroi et de peur d'avant , et toujours ces vents de remords et de regrets qui font siffler les creux de mon coeur ,avancer toujours à tatons , et avoir cette peur du lendemain ancrée aux creux de mes insomnies ...


Je voulais que toutes ces sensations trop douloureuses ne soient qu'un mauvais souvenir,mais  elles persistent encore ...et il s'y ajoutent d'autres sensations encore plus difficiles à vivre ...
parce que ma vie est loin d'être rose ...et pourtant je l'aime ainsi , et aucune vie ne me sied autant...
 Même si je me sens trop seule des fois  , même si ce silence trop lourd qui plane ici quand elle est là ,même s'il m'écrase le coeur des fois ,quand les mots veulent sortir ,et que je les retiens , parce que ça ne vaut pas la peine ...
Et même si je porte encore l'amertume d'un au revoir inachevé , d'avoir voulu  pleurer encore une dernière fois entre ses bras ,mais que je suis retenue , comme pour leur montrer que je me suis habituée aux absences , et que j'avais grandi... 
Mais les absences me font encore pleurer ,pleurer amèrement , pleurer à en manquer de larmes , et de force aussi...

J'ai passé ma vie  en rêvant du bonheur , en l'attendant , ou en pleurant de l'avoir laissé quelque part  et d'en manquer déjà...et pourtant mon bonheur n'est nul part , il n'est dans les mains de personne , et c'est toujours pour aujourd'hui ou jamais...
Mon bonheur je le porte dans le coeur , je le porte entre mes bagages et j'en est  plein les poches ...c'est le petit instant ou l'on se sent terriblement vivant , juste comme ça , sourire bêtement parce qu'on ne veut pas pleurer ...
Se contenter de petits bonheurs , de petites choses qui changent le goût d'une journée morose,de ce bonheur doux qui panse les plaies du coeur et lisse et plies de l'âme...
Remettre le malheur au lendemain ...
Sourire au vent , et courir pour rattraper le temps , l'arrêter l'instant d'un crépuscule naissant où le ciel semble savourer son bonheur à lui, et répandre ses songeries pourpres sur les toits ,sur les pavés des rues et dans les coeurs aussi...et voir flotter la fumée rosâtre de mon coeur brûlant de joie , flotter dans le firmament reveux et se perdre entre ses nuages vermillons ... 

Mercredi 24 février 2010 à 16:20

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Il pleut dehors ...et dans mon âme aussi...
J'entends la pluie taper sur les vitres  et sur les parois de mon coeur, comme un éternel refrain qui vous crie qu'il y  a de la vie ailleurs ...
Mais aujourd'hui , je ne veux pas de vie, qu'on me laisse ainsi à l'écart des songeries ...ma fenêtre est fermée , et aucun rêve ne pourra se faufiler entre les fentes de mon coeur, je ne veux pas de rêves , je ne veux plus de chimères...

Ma vitre est un jardin de givre , et la pluie y coule en rivières...
Je sens le vide lambiner entre mes cotes ...Un malaise dont j'ignore la cause ...parce qu'il y a du brouillard amarré au ras de mon âme ,  et tout se perds entre ces nuées de brumes qui s'attardent dans l'horizon confus...
 
Encore de la pluie ...
Une goutte, deux gouttes , mon entêtement se brise...je me sens vaincue...
Et à peine le pied dehors , les rêves m'attrapent et me ravagent comme une epidemie ...je marche , solitaire ,traînant les pieds  , les mains enfoncées dans mes poches trop petites pour mes espoirs que je ne porte  qu'à moitié ...Le vent se déchaîne sur mon visage , soufflant trop fort , comme pour arracher les gens de leurs misères ,les gens semblent sur le point de s'envoler , moi je ne m'envolerai pas ...pas aujourd'hui , mon coeur est trop lourd , il me  tient par terre ...

Mon regard est vagabond...
Mon âme a les rues dépeuplées et tapissées par l'absence  ...ici il y a encore quelques gens , quelques gens aux pas pressés , et là-bas deux qui se tiennent la main, à l'abri de leur chimères , il ne sentent presque rien ...et puis moi et la nuit qui avance doucement...
Je suis trempée jusqu'au fond de l'âme... le froid martèle mon silence, et mes espoirs usés ne me tiennent plus aussi chaud qu'avant...

Et je traîne toujours les pieds sous ce ciel de suie ...Je me sens étrangère,encore étrangère et je crois que je resterai ainsi ... ma ville est loin d'ici, sous un autre ciel où résonne mes rires d'autrefois,une terre qui a mes souvenirs tatoués dans le coeur , et un visage familier au détours de chaque rue...Ici j'ai toujours peur de me perdre, peur à en laisser un fragment de coeur au pavé de chaque ruelle, pour n'avoir qu'à suivre mes fragments pour retrouver mes chemins...
Mais j'ai peur que cette ville me retienne , et que je finisse par y vivre en exil  toute ma vie ...parce qu'on part toujours en se disant qu'on reviendra , et pourtant on ne revient jamais ...
On ne revient  jamais ,et on fini par se faire une vie ailleurs , et être déchiré entre deux terres  ...
 
Il pleut encore et encore ...mon coeur écoute doucement pleuvoir dans ses rues ...











Mardi 30 mars 2010 à 20:28

 
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 Sur les quais des retours ...il semble que je redeviens moi-meme à chaque coup d'horloge qui me rapproche de la bas , là-bas où mes reves s'égarent les jours où il fait trop noir , où il fait désepoir et plein de chagrin niché au fond du coeur...

Le front contre la vitre où se mire mon reflet et celui du printemps ,le coeur contre les etoiles ,je regardait le paysage tout vert d'éspoir ,et le ciel limpide où flottaient quelques nuages comme des navires qui remontaient le temps...

Parce qu'il me semble toujours que je suis inerte , toujours la meme , et que c'est toujours le monde qui dévale ces vitres et redevient comme avant , mes fragments qui se rassemblent , mon coeur qui bat à l'envers ...Puis tout redevient comme avant...

Et j'aime à croire que ce long chemin de fer n'est qu'un fil tendu entre mon bonheur et mon malheur ...
J'aime à croire que là-bas la vie n'avance plus sans moi ...que pas un souffle n'avait soufflé dans les coins de cette terre depuis que je n'y ai plus  ,pas une brise n'avait secoué ses arbres et effleuré doucement ses rues ...
 
J'aime à y croire...
Et c'est toujours qu'à ce moment que quelque chose me raméne par terre ,et me rappelle qu'on est encore trop loin , que je suis encore seule et hantée par ce rythme cruel du train qui habitera mon corps jusqu'au lendemain...
Pourtant j'aime ces instants de nul part bercés par les gazouillements des enfants , et leurs éclats de rires qui vous laisse au visage le sceau d'une enfance qui ne songe à rien...ces instants d'attente et de nuées d'hirondelles parcourant mes veines...
Ces moments à dévisager tous ces inconnus ,ces histoires survolées du regard pour n'en retenir que quelques lignes inachevées et laisser le reste à mon imagination ...et cette intimité etrange qui s'installe quand on n'est que passagers ...et ce regard bleu embué de larmes le temps d'un souvenir ravalé...
Et toutes ces petites choses qui prennent du temps pour etre oubliées ...
 
 



Samedi 22 mai 2010 à 14:55

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C’est  la même impression de visages qui s’enfuient  par-dessus les nuages et qui me manquent déjà …et mon âme qui me surprend d’une nostalgie nouvelle qui la retient, pour une fois, à quelque chose dans cette ville de suie où j’étouffe d’ennui, et de manquer d’une autre tatouée dans mes veines …

Et pourtant il me semble que c’était hier le premier jour…

Les premiers pas ici, et avoir ce vertige de visages nouveaux qui rappellent d’autres plus rassurants, qui étaient mais qui s’étaient évanouis, dans un vacarme de vie qui m’avait laissé de coté …ces visages anciens qui rendaient familiers les ailleurs et les inconnus et qui avaient disparus …

Et être terrifiée de n’être qu’une parmi d’autres, des visages sans noms et des regards qui vous traversent sans rien y voir au-delà d’un sourire et les contours d’un  visage …

Et se souvenir de ce jour , une séance de communication où il fallait briser la glace …et regarder les gens terrifiée de leurs parler , le cœur vacillant comme si l’hiver s’y agitait , et puis soudain quelques soleils de sourires ,et les visages qui changent  et les traits qui deviennent familiers ,débarrassés de la poussière qui emplissaient les traits , et l’entendre tous petit ce craquement de cœur , tout faible parmi les éclats de rire, et ma glace qui se brise et les avoir soudain au chaud de mes printemps …

Et être tous différents …

Elle ma binôme ,comme depuis l’ébauche des temps sans savoir comment ,elle  et sa  présence rassurante, comme si le malheur ne serait qu’une moitié de malheur puisqu’on est deux à le partager  , elle aux mots que j’attrape et que je retrouve parfois éclatant parmi mes mots … et lui qui me semble comme détaché du monde ,à l’aise dans son monde à-lui ,  pensant à voix-haute insoucieux des autres  … et une autre encore qui ressemble à quelqu’un qui avait soudain appris qu’il y avait une vie au-delà des livres et  que les gens existaient  ,la seule avec laquelle je peux parler de mon manque de ma ville sans qu’elle trouve mes paroles exagérées , puisqu’elle les sent aussi , ces brulures dans le cœur quand l’absence perdure   …puis elles ,toutes les 4 ,et leurs éclats de rires qui n’en demandent pas de raison pour naitre et m’attraper moi aussi  

 

Et puis lui et cette accent particulière, comme venue d’un orient vermillon ,qui me rend des souvenirs ,et cette nostalgie de ma mère  devenue la mienne sans raison , et cette impression toujours d’avoir les bons mots du bon moment, et son autre visage apparut comme l’ombre d’une ombre au passage incertain …et l’autre blessant parfois avec ses mots maladroits qui déclenchent des avalanches de rires et parfois un pincement au cœur …un autre qui lorsque vous le cherchez dans le souvenir du premier jour ,il semble qu’il n’avait pas existé ou qu’il est devenu un autre …et un autre qui, d’avoir dit un mot maladroit ,il me semble qu’il se  moquera de moi toute ma vie …et d’autres visages encore  ,ceux que je n’ai jamais osé leur parlé ou plutôt juste un seul ,ceux  qui j’ai du mal à connaitre et tous ceux que j’apprends à connaitre ,et ceux que jamais je ne connaitrai vraiment …

 

 


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