fragments-de-vie

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Vendredi 7 août 2009 à 22:39

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Les vieux ne parlent plus ou alors seulement parfois du bout des yeux
Même riches ils sont pauvres, ils n'ont plus d'illusions et n'ont qu'un coeur pour deux
Chez eux ça sent le thym, le propre, la lavande et le verbe d'antan
Que l'on vive à Paris on vit tous en province quand on vit trop longtemps
Est-ce d'avoir trop ri que leur voix se lézarde quand ils parlent d'hier
Et d'avoir trop pleuré que des larmes encore leur perlent aux paupières
Et s'ils tremblent un peu est-ce de voir vieillir la pendule d'argent
Qui ronronne au salon, qui dit oui qui dit non, qui dit: je vous attends

Les vieux ne rêvent plus, leurs livres s'ensommeillent, leurs pianos sont fermés
Le petit chat est mort, le muscat du dimanche ne les fait plus chanter
Les vieux ne bougent plus leurs gestes ont trop de rides leur monde est trop petit
Du lit à la fenêtre, puis du lit au fauteuil et puis du lit au lit
Et s'ils sortent encore bras dessus bras dessous tout habillés de raide
C'est pour suivre au soleil l'enterrement d'un plus vieux, l'enterrement d'une plus laide
Et le temps d'un sanglot, oublier toute une heure la pendule d'argent
Qui ronronne au salon, qui dit oui qui dit non, et puis qui les attend

Les vieux ne meurent pas, ils s'endorment un jour et dorment trop longtemps
Ils se tiennent la main, ils ont peur de se perdre et se perdent pourtant
Et l'autre reste là, le meilleur ou le pire, le doux ou le sévère
Cela n'importe pas, celui des deux qui reste se retrouve en enfer
Vous le verrez peut-être, vous la verrez parfois en pluie et en chagrin
Traverser le présent en s'excusant déjà de n'être pas plus loin
Et fuir devant vous une dernière fois la pendule d'argent
Qui ronronne au salon, qui dit oui qui dit non, qui leur dit: je t'attends
Qui ronronne au salon, qui dit oui qui dit non et puis qui nous attend.
 

Samedi 15 août 2009 à 18:25

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Pas un souffle , ni l'ombre d'une présence ...
Mon âme est vide , et mon coeur plus creux que jamais ...même les mots n'y résonnent  plus ...
Tous ceux qui peuplaient ma vie , tous ces visages qui rendaient familiers les ailleurs et les inconnus , me sont devenus étrangers ...dans chaque visage il y a quelque chose de changé ...et des plaines de silences qui s'étalent ,devant nos visages embarrassés de n'avoir plus rien à dire ...nous qui avions toujours quelque chose ...mais il ne reste plus rien , nos chemins poussiéreux se sont déjà séparés  ...
Parce que quoi qu'ils restent longtemps , ils ne sont  que  passagers ...

Je le sais et pourtant ,  chaque claquement de semelles sur le pavé de ma vie ,  me rappelle combien ma vie est vide et dépourvue de sens ...ou peut-être que c'est mon âme malade qui me rend  sensible aux moindres oublis , et à la moindre absence ...
Parce que j'ai mal aux mots  ...mal à ne plus pouvoir écrire comme avant , moi qui avait toujours quelque chose au bout des doigts , et dans les veines plus d'encre que de sang  ...

Mais maintenant je n'ose plus écrire , j'ai peur de voir mes maux en face et de me découvrir à eux , de me découvrir à moi-même   ...et ce n'est que de ma faute , car j'avais essayé  de taire ces voix tumultueuses qui criaient dans ma tête et crachaient des mots et des vers déchus ...parce que je voulais me brûler les ailes , et apprendre à vivre cette réalité qui me dégoûte tellement ,  ...j'avais tenté de  devenir quelqu'un que je ne serai jamais ,et j'en avais perdue ce que j'étais ...

J'avais cru que tous ces mots qui bruissaient dans ma tête , et ce goût pour tout ce qui est poésie n'était qu'une folie passagère , une passion fiévreuse qui ne perdurera que le temps d'une étoile filante , et qui s'en ira avec les voeux  pendus et les rêves perdus ...je voulais m'habituer à l'absence de mes mots comme je suis habituée à celle des gens  , de peur de me retrouver à répéter les même mots désuets et à n'avoir pour sujet que ma solitude sans fin ,  pour en tapisser tous les murs de mon ennui, et l'accrocher au détour de chaque chemin ...jusqu'à me retrouvé un jour , impuissante face à la page dans son linceul blanc  ,et  portant  le deuil de tous ces mots qu'elle n'aura jamais...

Ma plume s'est brisée à l'ourlet d'une illusion  qui m'avait brisé ...milles morceaux épars , qui me font saigner les doigts  en essayant de les ramasser , et de les coller l'un à l'autre pour me refaire à nouveau , sans jamais pouvoir être comme avant ...car il me manquera à jamais une poussière ou tout un fragment ...
Car je ne suis plus que le reflet que ce que j'étais , comme mon étoile anémiée n'est que le fantôme d'elle-même ...faute de mes rêves qui la nourrissaient et aiguisaient sa flemme  ...car mon coeur désillusionnée qui n'ose plus rêver n'est qu'un coeur sans vie ... 

Je voudrais réapprendre à rêver ...
Je voudrais redevenir moi-même ...solitaire , habitée de rêves jamais exaucés , discrète et détachée du monde , et portant le ciel avec ses orages et ses aurores , aux tréfonds  de mon âme  ...mais ayant la force de rêver et y croire ...
Je voudrais juste redevenir moi-même ...

Mercredi 19 août 2009 à 22:38

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Appuyée au rebord de ma fenêtre , mon regard somnambule et mon coeur se livre à ses bavardages nocturnes  ...
J'allume ma radio ...
Et la musique bouscule le silence qui retentissait quelque minutes auparavant , comme pour m'empêcher d'écouter mes pensées noirs de cette nuit blanche qui ne fait que commencer ...
C'est l'une de ces belles nuits d'été , où la brise  souffle comme une bouffée de vie à ce coeur étouffé par la chaleur et l'ennui ...j'ai toujours aimé ces   nuits sereines  , où j'aime déguster un peu plus de vie ,  tout en ayant  du plaisir à combattre le sommeil qui tente de s'emparer de mes yeux vagabonds d'une étoile à l'autre , et d'une pensée à une autre ...n'ayant ni malheur ni bonheur , c'est  le petit espace vide et ingénu  entre les deux mots ...
J'avais toujours aimé mes vielles nuits d'été , dont le calme m'ensorcelais ...quand la lune versait dans mon coeur ses flots de lumière , et que je sentais tous les coins de mon coeur s'éclairer doucement , et mon âme prendre cette  couleur immaculée que la lune déployait sur mon visage  ...

Mais ça c'était mes vieilles  nuits d'été ...car cette année mon regard se heurte à ces murailles qui dérobe la lune à mes yeux ,  et ne me laissent du  ciel qu'un petit lambeau ...un lambeau de ciel aux  étoiles presque éteintes , et où retentit le bruit des autres...
 Comme si tout me rappelle que rien  n'est et ne sera  comme avant ...
Mais pourquoi faut-il que tout change d'un coup ? 
Tout est à recommencer ...tout est à découvrir ...
Parce que j'ignore comment sera ma vie après ...et comment seront mes prochaines nuits d'été ...
Mais je laisserai ces pensées au lendemain ...
Aujourd'hui , je me contenterai de ce petit lambeau du ciel ...
 

Mercredi 26 août 2009 à 1:47

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Parce qu'il nous arrive tous d'y croire ...
Même les plus terre-à-terre et les plus dégoûtés de la vie ... même ceux qui se disent blasés , et  ceux qui ne rêvent plus  ...
Il arrive toujours un moment où on espère qu'il vienne un jour , frapper à nos portes ,  nous apporter la vie , et éclairer de son étincelle nos coeurs sombres et  rongés par l'ennui ...
On espère ...
Et nos âmes basculent entre le doute et la certitude ...

"Il viendra ...
Il ne viendra jamais ...
Il viendra ...
Il ne viendra jamais ..."


Mais pourquoi devrait-on croire qu'il viendra?
Parce qu'il se peut qu'il n'existe pas  ...
Et que cet amour dont on parle sans cesse , cette passion fiévreuse qui fait unir des inconnus et inonder leurs coeurs de poésie  ...peut-être  que ce n'est qu'une illusion livresque inventée et feinte ...
Peut-être que ce n'est qu'une chimère  ... 
Deux solitudes qui s'entrechoquent , qui se donnent un semblant de bonheur le temps d'un battement de coeur , qui se font tout le mal du monde , et qui se séparent  toujours ...pour laisser la solitude de chacun encore plus creuse et plus sombre qu'avant ...

Un homme qui cherche sa vague chimère,  dans les yeux d'une femme assoiffée d'une histoire  ...une femme dans la seule faute serait de le croire  ...
Et parfois le contraire ...

 
J'oserai dire que je ne crois pas en l'amour , ou plutôt en l'existence d'un quelqu'un dont la vie serait attacher à la mienne pour la fin des temps ...
Et pourtant l'enfant en moi y croit , et espère qu'il saura la retrouver ...car pour elle ce n'est que l'histoire de deux êtres qui devront se retrouver ...parce qu'il existe déjà , dans un coin de cette vie qui écartèle ceux qui s'aiment , et se plaît à les briser ...

Elle s'attarde à chaque instant de rêves sur le seuil de mon âme , en effeuillant les pétales de mes années , avec un éternel refrain :

"Il viendra ...
Il ne viendra jamais ...
Il viendra ...
Il ne viendra jamais ..." 

Mais elle n'avait jamais connu la réponse ,  puisqu'elle ignore combien il y en aura d'années , et combien de pétales à effeuiller ...

"Il viendra ...
Il ne viendra jamais ..."

Alors elle l'attend ...
Un homme qui pourra l'aimer sans orgueil et sans raison ..qui ne sera avare ni de ses maux ni de ses bribes de bonheur , qui saura l'accepter comme elle est ,avec son enfance et ses brins de folie  ...un homme dont le coeur sera taillé pour elle , trop grand ou trop petit pour toute les autres femmes ...un homme quoique fort et grand , mais qui saurait verser pour elle une larme  ,si jamais leurs histoire devrait être fini  ...

Mais viendra-t-il un jour ?
Ou bien elle se retrouvera un jour  , et je me retrouverai aussi  ...avec la dernière pétale au creux de la main ,  
En se rendant compte après  des années d'espoir ,  de fiel de chimère et de mirages ravalé , qu'il n'était pas censé venir depuis le début ...

Et à  quoi servirait de l'attendre si enfin de compte ...il ne viendra jamais ...

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